Lacryma / Lucifer

Nom : Cortorella
Prénom : Lacryma/Lucifer
Surnom: L'Etoile du Matin – Porteur de Lumière
Âge : Le premier venu lui donnerait entre 35 et 40 ans, un être aux sens plus affinés 350, rares sont ceux qui sauront qu'il n'a pas d'âge.
Sexe : masculin
Race : Démon incarné en humain, lui-même devenu vampire
Rang, emploi ou fonction : Officiellement aide menuisier, officieusement alchimiste, plus officieusement encore : poursuit de vieux desseins.
Blason, couleurs, emblème : De nombreux symboles lui ont été attribués mais il n'en a reconnu aucun pour sien.

Physique et Psychologie : La façade est modeste. On la dirait de bonne et solide qualité, pas dans les artifices ou les ornementations, mais sûre et bien fondée, que l'âge aurait rendue plus forte plutôt que faible malgré l'affaissement débutant de la peau, les rides naissantes. On peut sentir l'exercice physique dans la manière de se mouvoir, un métier manuel qui se traduit également dans de grandes mains étonnamment épargnées par les cals, mais sans doute est-ce du aux gants qu'il prend parfois soin de mettre. Ses voisins et ceux avec qui il travaille attesteraient en toute sincérité que le physique est le reflet de son âme. On le dit rude et peu bavard mais juste, un de ces hommes qu'on a pas envie de mettre en colère mais qui n'y est pas tant enclin. Bien entendu, comme beaucoup de ces gars-là, on ne le voit pas rentrer très tôt, mais rien de bien sensationnel, combien d'époux préfèrent passer à la taverne le soir, quand ce n'est pas le bordel, plutôt que rentrer d'une traite à la maison ? Il est présent à la messe le dimanche, et sait se montrer assez courtois envers ces matrones, pardon ces dames, pour qu'on ne lui en porte pas plus grief qu'aux autres. En vérité, il est d'assez bonne compagnie quand l'envie lui prend de raconter des histoires et en cas de problèmes, se révèle souvent de bon conseil.
Rares sont ceux qui se sont vraiment fait la remarque d'une dentition étonnamment régulière et aiguë pour l'époque. Personne n'y voit mensonge quand sa femme prétend qu'il rentre chaque soir même s'il est tard alors. Peu et à la langue peu pendue lui connaisse des talents plus surprenants venant d'un homme du peuple. Quand ses yeux bruns prennent plus d'intensité, et que dans la lumière des bougies ses cheveux épais et châtains prennent un éclat plus flamboyant, quand on réalise des connaissances en langues anciennes, en sciences approuvées comme occultes, que son profil semble plus agressif, quand la voix est sûre, quand le regard ne cille jamais… Mais on sait se serrer les coudes dans ces temps rudes jusque dans les jolies rues et les charmants canaux de la Sérénissime. Surtout quand personne ne cherche à se faire valoir, surtout quand on arrive à éviter quelques morts en couches là où des médecins auraient lamentablement échoué. On sait se taire. A ceux qui hésitent la superstition coud les lèvres. Quand une histoire reste cachée, ma foi, après tout un tel homme doit sûrement avoir ses raisons pour le faire.

Et puis il y a derrière, une sauvagerie indomptable. Pas de cette pure folie incontrôlable.
Simplement un caractère qui refusera tout autant de se laisser dresser qu'une chevelure d'un cuivre rougeoyant et lumineux. Les yeux mordorés pourraient naturellement se faire velours s'il s'agit de préserver un peu de liberté à terme, mais leur expression naturelle est défiante, autant dans le sens de la méfiance que celle du défi, espiègle parfois. Il avait fait partie de ces Anges à qui tout devait sourire pourvu qu'ils remplissent le rôle qu'on leur avait attribué. Ces Anges qui brillaient plus que les étoiles dit-on, que la perfection touchait. Mais a-t-il seulement jamais adhéré à une telle possibilité ? Le souvenir diffus d'une existence à peine consciente et immatérielle suffit à lui faire froncer les sourcils, donner une moue boudeuse à ses lèvres, malgré tout l'amour qu'il a pu porter à son Créateur, celui-ci ne s'est jamais départi des notes amères de la haine d'avoir été arraché à ce qu'il considère comme sa nature première. Mais puisque les choses sont faites… Sous le couvert de l'obéissance, Lucifer ne s'est jamais interdit le moindre sentiment, le moindre désir, prenant soin, comme un prédateur plus primitif prend garde d'éviter les hommes, qu'aucun de ces hauts congénères et Dieu moins encore, ne prenne conscience des passions qui l'animaient alors.
Bien entendu il s'est finalement détaché de ces Cieux, qui l'ignore ? Quittant une servitude lumineuse mais pesante pour une autre plus supportable, celle des maîtres, laissant cours à une sensualité fauve, répondant aux caresses comme aux coups, par des ronronnements ou des crachements furieux sans que ça soit toujours vraiment compréhensible ; laissant cours aussi à de nombreux penchants refoulés et, au commencement, jusqu'à presque s'en saoûler d'écœurement. Auparavant il y avait eu un temps une peur presque panique de voir s'échapper sa vie avec le reste de la Création dans un conflit qu'il n'arrivait que trop à comprendre sans pour autant lui accorder une légitimité, ce qui n'avait somme toute aucune importance. C'est sans plaisir qu'il participa à ce qui devait être fait alors. Ce n'était, au contraire des apparences, qu'un simple instinct de survie. La Liberté est son étoile, la Soif de connaissances, de sensations, de Vie finalement, son moteur. Il préférera se détourner de ce qu'il aime le plus au monde plutôt que de se condamner à une stagnation. Préférera blesser la plus innocente des créatures plutôt que de se voir passer une chaîne au cou. Prompt à rire autant qu'à se laisser prendre de sombres pensées, seul un certain sens pragmatique des réalités, de la répartie, de la pirouette le préserve toujours. Ou bien est-ce son imprévisibilité imprévisible qui arrive toujours à prendre au dépourvu ses adversaires ? L'intelligence en balance du fantasque. Quant à l'orgueil dont on le taxe, il préfère se considérer comme départi de toute fausse modestie. Après tout, il est le dernier à hésiter à prendre une apparence peu engageante si nécessaire, à se faire passer pour une brute stupide si cela lui offre quelque chose.

Arme(s) : Comme beaucoup de personnes à l'époque, il porte toujours un ou deux longs couteaux sur lui dont il sait se servir. En revanche aucune épée ni pistole n'est visible à son côté.
Pouvoirs : Inutile de dire que Lacryma a largement fait ses preuves en Alchimie, des génies gardiens, aux poisons subtils, il n'en reste pas moins qu'il n'est pas encore satisfait des connaissances qu'on pourrait lui envier. Voilà longtemps qu'il ne s'est plus vraiment servi de son affinité avec les ténèbres, et le caractère évolutif des êtres vivants. Enfin, que représentent 400 ans après tout ?
Ce que vous avez sur vous : Vêtements assez banals dans les rues de Venise, ceux d'une classe d'artisans aux revenus moyens. Un manteau plus épais pour la nuit.
Ce que vous savez des autres personnages :
Métatron : considère ses actes avec un mépris évident, un peu comme un adversaire décevant. Les évidences sont parfois trompeuses cependant.
Rosiel : du respect, de la méfiance, de la pitié. Après tout la folie n'est pas un problème, ni un crime, elle peut même être superbe, mais quand elle devient aussi dangereuse que celle de l'Ange d'Ecarlate, il faut savoir faire des sacrifices, aussi désagréables soient-ils.
Samaël : Lucifer n'a pas fait exception à l'ensemble des démons et n'a jamais cessé d'éprouver une tendresse certaine envers elle. Mais comme pour son frère, quand il s'est agi de sa survie personnelle, les sentiments ont été mis en arrière-boutique.
Belzébuth : il fait partie de ceux qui s'amusent de son comportement odieux.

Histoire :
A cette heure, l'atelier était désert et rares étaient les quidams dont on pouvait entendre les pas pressés les faire passer devant la lourde porte en bois de chêne à présent rabattue pour laisser au-dehors une nuit sans lune. Ceux qui se trouvaient encore dehors à une heure pareille ne pouvaient qu'appartenir à l'une de ces deux catégories : celle des gens pressés de rentrer dans leur foyer, celle des êtres peu recommandables. Se serait-il trouvé à l'extérieur, Lacryma aurait probablement appartenu à la seconde catégorie. Comment aurait-il pu en être différemment pour un parasite, un suceur de sang, l'un de ces antiques lamias, ces vampires ?

La nuit qui avait vu le changement de sa nature humaine ressemblait fort à celle-ci, elle aussi était sans lune, lorsque sa voix s'était élevée pour prononcer les mots, pour lire la Bible Profane, le livre que tant convoitaient…La vie éternelle, la richesse. Qu'importait tout cela ? C'était bien piètre ambition, en vérité. Ambition d'Ephémères. Mais il les avait prononcés ces mots, et en connaissance de cause. De toutes les causes. Et son corps avait alors changé. Ses Masques avides de connaissances avaient été abandonnés à leur sort, leurs questions ne recevraient pas leurs réponses de sa bouche ; trop occupée qu'elle fut un temps à embrasser la vie écarlate à sa source. Pourtant ça n'était pas de sang qu'il avait vraiment soif, ça ne l'avait jamais été et ça ne le serait jamais, ou si elle existait ses effets se trouvaient noyés sous la puissance d'un tout autre appétit.

Les murs renvoyaient en échos les sons secs et mats de ses outils sur le bois. Décoration d'un miroir. Un corps lascif se dessinait sous des détails végétaux, d'enlacements de lierres. Une tentation de bois que n'auraient pas appréciée les Anges, ces pauvres fous asservis, ces gentils naïfs, ces aveugles dirigistes. Simplement parce que ce n'était pas dans Ses règles. Orgueil. Sa vanité fut de prétendre mieux savoir que quiconque ce qui était bon pour lui-même. Son intelligence de ne pas le faire trop fort, de le garder pour lui jusqu'au bon moment. Une part des chaînes avait volé en éclats. Tant de passions avaient fait jour, tant d'existences fauchées, comme une de ces pièces shakespeariennes. Traître. Pourtant à aucun moment ça n'avait été lui qui avait menacé l'ensemble de la Création, ce désir de fou.
L'œuvre n'était pas tout à fait finie, il y faudrait encore quelques attentions. Des coups bien placés. L'ennui peut-être, l'y avait mené. Ou bien la curiosité. Ou le changement. Ou de la pitié. Ou l'un de ces sentiments sur lesquels on n'a pas encore posé de nom.

Sous la lumière ambrée des flammes d'une bougie, le dessin qui lui trottait dans l'esprit devenait matériel. Ici une branche, là un visage ridé. D'autres se succédèrent rapidement dans sa mémoire, fantômes morts ou vivants. Affection, dégoût, attendrissement, mépris, désir, désintérêt, amour, haine, curiosité, répulsion. Méfiance et malice. Ça c'était plus pour lui-même. Comment pouvait-on accepter de vivre sans sensations, émotions et sentiments ? Des plus positifs aux plus négatifs. Claquement de langue agacée. Il n'aimait pas se souvenir pendant qu'il travaillait, cela influençait trop ses gestes, le dessin du bois. Au moins ne s'était-il pas penché sur ses formules alchimiques cette nuit. D'ailleurs c'était exactement pourquoi il se trouvait là et non pas dans sa cave. Mieux valait passer les effets de ces résurgences sur ce matériel-là que sur de fragiles alliages. L'origine de ce manque de sérénité était évidente, comme le montrait le tic qu'il prenait à se passer souvent la langue sur ses lèvres sèches, il se nourrissait de moins en moins, dans le dessein de paraître de
plus en plus vieux. C'était absolument nécessaire à sa couverture. Comme d'accepter de jouer le jeu des motivations humaines. Comme d'avoir un métier. Comme d'avoir une épouse. Si recherches il y avait à son sujet, ce dont il ne doutait pas, elles commenceraient d'abord par les
jeunes célibataires, les êtres en périphérie de la société. Et pour le moment il ne souhaitait pas être trouvé. Pas si vite. Bientôt. Qui irait se méfier d'un artisan sur le début du déclin de sa vie d'homme. Ce n'était pas la première fois qu'il jouait ce petit manège qui marchait fort bien. Lorsqu'il était temps, il se gavait de vie jusqu'à atteindre une jeunesse resplendissante et personne alors ne faisait le rapprochement avec le vieil homme d'avant. Pourtant c'était ces moments-là où il se sentait le plus visible, ces années qu'il passait le plus reclus possible. Agréable contraste avec une existence de maître, rôle nécessaire mais néanmoins peu apprécié. Quoique… Il s'était trouvé des temps où…

Dans un raclement, l'escabelle sur laquelle il s'était assis s'écarta de l'ouvrage. Ses yeux
apprécièrent un instant son propre travail puis se trouvèrent fascinés par le jeu des ombres sur le bois. De ses doigts agiles il plaça le miroir dans les encoches prêtes à l'accueillir. C'était un vrai symbole. Dont il avait appris quelques secrets à ceux qu'il appelait intérieurement ses Masques, symboles eux-mêmes. Un sourire espiègle en désaccord avec son apparente sévérité étira sa bouche à l'idée de ce qui se préparait. Il y aurait probablement des surprises, bonnes ou mauvaises. Mais quoi qu'il en soit, les choses risquaient de devenir fort intéressantes. Et dangereuses. Pensée qu'il écarta. Le pari avait été fait et les dés déjà jetés, on verrait ce que cela donnerait.

Naissance lumineuse, renaissance cachée, grand parmi les grands, petit parmi les petits. Cette vie
sur Terre était tellement différente de celle qu'il avait vécue auparavant, et à bien des égards, différente également de ce qu'il en avait imaginé. Beaucoup gagneraient à quitter leur Tour d'Ivoire pour en goûter le goût particulier, aigre-doux, épicé, amer, elle n'était pas si naze cette Humanité, surtout si on appréciait autant la pourriture que l'art. Tour d'Ivoire… Toujours aussi peu sûr de savoir s'il voulait voir s'ouvrir ces portes après avoir contribué à les fermer, en s'alliant à ceux qu'il considérait si peu. Mais après tout il s'était agi de l'Existence elle-même, le risque avait été trop énorme. Les choses avaient-elles vraiment changé ?

Les visses achevèrent de fixer l'ensemble. Celui-ci ne serait pas vendu, il en ferait présent à celle qui se trouvait être sa femme, jusqu'à la mort de celle-ci naturellement. Il éprouvait pour elle le genre d'affection qu'on peut avoir pour un petit chat, capable de petits coups de griffe, mais si inoffensif, de ceux que l'on n'aime pas voir disparaître même si c'est dans l'ordre des choses, même si l'on ne vit pas sur le même plan et même si finalement, leur absence pèse peu de temps, mais à qui l'on penserait toujours avec tendresse. Jeunette fille du maître menuisier, véritable italienne dans ce que l'imaginaire collectif leur attribue de caractère, de sang et de sens de la famille. Il lui avait fait part de sa nature un peu particulière, parce que les sentiments spontanés qu'elle lui avait portés lorsqu'il était venu travailler chez son père l'avait assuré qu'elle ne le trahirait en rien. Cela ne l'avait pourtant pas empêcher de ne révéler que le Sang et l'Alchimie. Le reste restait souterrainement dans son être profond. Non vraiment il était assez satisfait de son personnage, de ses relations avec le voisinage, sa capacité d'apprendre ce qu'il désirait du bouche à oreille, des commères aux valets ivrognes. La Maschera reprenait de l'importance, et il saurait en prendre soin, comme de l'une de ces jolies plantes vénéneuses qu'il aimait tellement. La Force céleste qui habitait la ville prenait son essor, mais en sous-main les vieux démons ressurgissaient. Venise allait devenir une scène de théâtre grandeur nature, ça allait être du tonnerre ! Et que le sang pisse dru, qu'importe !

Glissant son présent dans des peaux tannées destinées à cet usage, Lacryma se prépara à quitter enfin l'atelier et souffla les bougies. Dans l'obscurité, il se sentait étrangement jeune… Finalement, il chasserait ce soir, et les ombres seraient les gardiennes de son sourire carnassier.



Voilà je pense avoir fini ! Merci beaucoup pour les commentaires
J'aime qu'on m'aime !

(j'aime aussi ces smileys ^^)

C'est sublime ! C'est avec grand plaisir que je t'accepte parmi nous ! Je pense que je n'ai pas de test à te faire passer, tu es parfait pour ce rôle ^^

Simple bémol (je suis malheureusement très perfectionniste en matière d'avatars XD) tu peux le mettre à 225 pixels de largeur ?
Moi aussi j'adore ces smileys ! C'est Rosiel qui les a trouvé !

Bon jeu à toi !

Je suis un génie

J'aime beaucoup cette présentation, je tenais juste à te le dire. Bienvenue Lacryma...