L'Orgueil au Féminin

Nom
Von Holleinstein Bifield
Prénom
Ylania
Surnom
Le Croissant Violet (sans doute à cause de sa coiffure). Bien entendu ceci se dit exclusivement quand elle n'est pas en votre présence.
Âge
- apparent : moins de la trentaine, plus que la vingtaine.
- réel : Depuis que l'Homme se mire dans les flaques d'eau...
Sexe
La Féminité incarnée.
Race
Vampire, un grand démon en somme !
Rang, emploi ou fonction
Maîtresse de l'Orgueil
Blason, couleurs, emblème
Un miroir d'or incrusté d'Améthystes.

Physique
Lui, il est blanc. Il n'est pas comme les autres, n'a pas de cou bleu et de roue verdoyante. Il est pur, de neige bâti et cette caractéristique le rend plus fier encore que les autres. Son allure sérieuse vous considère de haut et sa crête de plumes fines font sur sa tête légère un diadème magnifique. Il est un Roi Absolu qui règne avec poigne sur la caste de tous les Paons du Royaume tout en montrant sa roue scintillante de pureté heureux d'être différent, de lys des pattes à la croupe. Autour de son cou danse une chaîne d'or où une améthyste finement ciselée est installée. Parfois une laisse pend à cette parrure et au bout se trouve une femme des plus impressionnantes, une Reine de beauté et de Fierté qui porte comme un charme son titre de Maîtresse de l'Orgueil. On ne saurait dire lequel des deux a l'allure la plus hautaine mais en tant qu'humain vous n'en aurez que faire. La seule chose que vous pourrez voir c'est la beauté impressionnante de la Dame qui se trouve devant vous. Elle vous regarde de haut sans un sourire et de sa main libre s'appuie sur une canne d'or finement ciselée qui en guise de pommeau possède une améthyste de la taille d'une poire. Son allure est majestueuse, grave et il se dégage d'elle une impression indéniable de richesse et de haute stature sociale. Comme si vous n'étiez qu'une insignifiante fourmi elle reprendra sa route de sa démarche fine et rythmée, laissant sa longue traine succéder son passage. Vous, vous n'oublierez jamais cette déèsse de beauté, son parfum envirant de musc vanillé ni son extravagance exquise. Vous vous la remémorez, et la revoyez devant vos yeux innocents... Elle a une peau d'albâtre parfaite en tous points qu'on aurait envie de toucher sans retenue tant elle semble douce. La pêche à côté de cette créature parfaite semble rugueuse et désagréable voire même totalement détestable au contact. Les yeux hautains de la demoiselle sont d'un noir de jeais, faisant rivalité avec les ténèbres les plus obscures. Sa longue chevelure violette est ramenée dans une coiffure complexe au-dessus de son fin visage et forme un croissant lisse d'où tombent des mèches rebelles semblant aussi menaçantes que des fouets. Ylania prétend que cette couleur n'est pas naturelle, évidemment, et qu'elle émane d'un mélange minutieux de bleuets et de fleurs de rose. Bien entendu, jamais teinturier quelle que soit son savoir faire n'a réussi à faire d'un tel mélange une teinte appliquable sur une surface capillaire.
Ainsi se dépeint le portrait d'Ylania Von Holleinstein Bifield, l'icône de la perfection de ce siècle. Vous la reconnaîtrez forcément au détour des rues de Venise dans lesquelles elle aime à flâner... Mais faites attention, elle n'est pas aussi sympathique qu'elle est belle...
Ce que vous avez sur vous
Ylania voue un culte pour le violet depuis qu'elle a les yeux ouverts, ainsi ne porte-t-elle que des vêtements ayant cette teinte. Elle porte exclusivement de longues robes ayant des traînes mirobolantes et interminables défiant les nobles même par toute la mejesté de ses toilettes. Elle apprécie énormément son grand éventail violet de velours et ne se sépare jamais de sa canne mystérieuse. Ses chaussures ont des talons non négligeables qui tintent à chacun de ses pas. Elle ne tient pas à être discrète et fait tout ce qui est en son pouvoir pour attirer les regards des vénitiens sur sa personne.

Psychologie
Comme dit précédemment Ylania est loin, très loin d'être un personnage sympathique dôté de gentilesse ou d'égard envers les autres. Elle est dédaigneuse, orgueuilleuse et n'en a que pour sa propre personne. Vous avez besoin de son aide ? Bien entendu, elle vous aidera si elle a son compte à trouver dans cette affaire ! Elle aurait pu faire une Dame du Malheur et des Ténèbres parfaite, seulement il semblerait que l'Orgueil ne suffise pas à la Dignité Suprême... Car il faut bien l'avouer, Ylania est avant tout une gaffeuse sans retenue qui fait glousser jusqu'à son paon dans ses infinies actions indignes. Dame ! Ne soyez pas fâchée d'apprendre que les gamins des rues parfois vous suivent tout en guettant la moindre gaucherie de votre part ! Vous êtes d'un paradoxe inquiétant lorsque vous fautez car en ces instants votre psychologie est en fort contraste avec l'image que vous voulez montrer de votre personne... Toutefois ces gamins prennent leurs distances car ils ont peur, peur des grandes dames comme vous car ils craignent de traverser le Pont des Soupirs menant du Palais de Justice aux humides cachots de la ville sans pouvoir faire chemin arrière... Ils ont peur que vous les accusiez de tentative de vol mais... Chers enfants, vous devriez avoir peur d'autre chose.
Ylania est une prédatrice redoutable qui ne se nourrit pas de mets délicats comme toutes les femmes du monde mais bel et bien de sang humain, de la délicate hémoglobine vénitienne et ce liquide coule à flot dans ses veines avec une force incroyable, une fureur incomparable. Mais cessons là, car il est plus important que vous vous fassiez seul une idée du personnage...

Arme
Sa canne se déplie et est en fait une épée à double tranchant portant une améthyste sur son manche... Ylania la manie à merveille.
Pouvoir
Tous les humains l'aiment... allez savoir !
Signe particulier
Son amour-propre ne connait pas d'égal...

Ce que vous savez des autres personnages
Ylania se désinteresse des autres car elle considère qu'elle seule a le droit d'être estimée par elle-même.

Histoire de la Vanité

La mémoire d'Ylania ne remonte que depuis les cinquante dernières années, plus précisément depuis le 1er janvier 1700. C'est à partir de là que commencera son récit car les faits précédents, elle ne les a plus en mémoire. La raison en est bien simple...
Tous les cent ans la Maîtresse de l'Orgueil prend un repos de neuf mois, le temps de renaître, de se reposer et enfin de reparaître plus forte, plus puissante et infiniment plus carnassière. Neuf mois, vous me direz que c'est là le temps que met une mère pour enfanter... Hé bien oui, Ylania passe en effet neuf mois dans le ventre d'une femme, et plus précisément dans le corps de son foetus. La mère ne ressentira rien mais le malheur voudra que l'enfant meure à la naissance, laissant s'échapper une fumerolle que jamais la science ne pourra expliquer dans les airs. Cette fumerolle ne tardera pas à gagner la Géhenne afin de se matérialiser. Ainsi renaît chaque siècle l'Orgueil et en ce dix-huitième siècle c'est en Allemagne qu'elle prit racine et qu'elle prit aussi le nom D'Holleinstein Bifield en hommage du pays. C'est donc dans ce pays ce premier janvier 1700 que commence le récit d'Ylania.

La Géhenne avait changé des milliers de fois d'aspect depuis sa création et il fallait dire que ça n'avait jamais été dans les goûts d'Ylania. Cependant elle ne dit rien, garda le sourire et regagna la Crypte de l'Orgueil tout en sachant que de toute façon elle passerait son siècle sur Terre, comme à chaque fois et qu'elle pourrait à volonté tourmenter ses pauvres habitants communément appelés "Humains". Elle avait poussé la porte de sa Crypte, craintive et devant elle c'était le même spectacle que le siècle dernier, que le siècle d'avant d'ailleurs et que tous les siècles passés depuis la nuit des temps. Les orgueilleux agissaient comme des enfants en l'absence de leur Maîtresse et comme d'habitude ils avaient abandonné la crypte sans dessus-dessous laissant les miroirs empilés au hasard dans tous les coins et les Narcisses mourir dans leurs pots malheureux. Ylania s'était appuyée épuisée contre la lourde porte hautaine et après avoir pris quelques affaires à l'arrachée dans un baluchon quitta la Crypte sans demander son reste pour s'entretenir avec Belzebuth. Le Démon, lui, n'avait pas changé et il s'étendait lassivement sur son trône laissant son corps magnifique à la vue de ses esclaves qui attendaient une oeillade, un geste ou une parole pour le rejoindre dans son siège empli de vices. Ylania avait droit à beaucoup de paroles, de gestes et d'oeillades mais comme elle ne pensait qu'à sa personne il ne lui serait jamais venu à l'esprit de folâtrer avec le Maître. La seule chose qu'elle voulait, c'était savoir où on la commanderait d'attérir sur terre et connaître ses missions du siècle. Le Maître lui parla de Venise, ville aux milles masques impitoyables et lui commanda de résoudre des énigmes. La Maîtresse Orgueilleuse sourit à cette demande. Des énigmes ? Elle n'osa protester et attérit dans la ville mais sans vraiment savoir à quoi elle s'attendrait. Il pouvait les mettre où il le pensait, l'autre, ses enigmes ! Ce genre de mission ne se faisait plus depuis la mort de l'Antiquité.

C'est ainsi que commenca le deux janvier l'aventure d'Ylania Von Holleinstein Bifield à Venise. Dans les rues, tout était silencieux et une mince péllicule de neige faisait de la place San Marco une patinoire impitoyable que l'Orgueilleuse ne tarda pas à tester. On ne décrira certainement pas la fâcheuse posture dans laquelle elle se trouva ni la douleur qui longtemps hanta ses reins mais ainsi au sol elle admirait avec joie les flocons descendant sur son visage ainsi que le sommet du très haut Campanile qui s'étendait là-bas très loin dans les Cieux et qui semblait lui sourire. Les lieux en fin de compte étaient charmants et promettaient un siècle merveilleux lourd de mystères et d'enchantement. Plus indigne que jamais Ylania se releva et rechercha une auberge qui l'accueillit pas loin d'un an, juste le temps de trouver un hôtel particulier à son goût cordialement et intégralement financé avec les généreuses caisses de la Géhenne. Durant ce temps Ylania eut le temps d'agrandir son répertoire et connaître le beau monde de la ville. Les riches marchands pullulaient ainsi que la racaille des bas fonds, comme partout, seulement à Venise tout ce grand monde était emprisonné dans une ville d'eau, impitoyablement, et l'Orgueilleuse ne comprit pas de suite la motivation qui poussaient les personnes à ne pas échapper à ce cachot diluvien. Avec le temps et beaucoup de patience Ylania finit par comprendre qu'une force supérieure à l'humanité se cachait derrière les fenêtres mi-closes, une force célèste, sans doute, une force dans tous les cas qui ne plaisait pas à le demoiselle Von Holleinstein Bifield. Elle comprit enfin l'importance des énigmes qu'elle devrait résoudre et elle se résigna tout en ronchonnant à exécuter les ordres de l'infâme Belzebuth.

Les recherches d'Ylania sur les événements récents de la ville furent très longs -il fallait dire que les vénitiens n'aimaient pas parler d'eux et que les forces célèstes n'étaient pas du genre exhébitionnistes en général-. Cependant avec les années l'Orgueilleuse finit bien par dépister l'existence d'une secte nommée la Maschera. Elle semblerait être composée d'alchimistes ou du moins de personnes ayant des pouvoirs anormaux. Cette découverte fut transmise à Belzebuth qui répondit avec mécontentement que chacun savait l'existence de cette secte et qu'il était là ininteressant de faire des recherches sur la secte en elle-même. Ylania jeta le parchemin au feu, dépitée et chercha, chercha longtemps ce qu'il y avait d'interessant dans la secte du Masque sans cependant trouver le moindre objet captivant. Peu à peu elle détacha son interessement des alchimistes et tenta de décrypter les âmes des vénitiens dans l'espoir de débusquer des anges, et qui sait, peut-être même Dieu lui-même ? Dieu, bien entendu, il était ouï dans les dernières nouvelles qu'il était dans lair et durant des jours et des nuits Ylania réfléchit et laissa mûrir une idée saugrenue dans son esprit. Elle s'empara de tous les pots qu'elle trouva dans les coins, vola même des confitures qui refroidissaient sur des fenêtres et captura l'air dans chaque recoin de Venise. Dans ce bocal était l'air de San Marco, dans celui-là celui du Pont Rialto, là celui du Campanile ou là encore celui du Pont des Soupirs. Heureuse elle envoya son butin à Belzebuth persuadée que dans l'un des bocaux se trouvait Dieu (ou du moins un morceau de Dieu ce qui n'était déjà pas si mal.) Malheureusement elle reçut une lettre de la Gehenne hautement moqueuse et résignée l'Orgueilleuse la jeta au feu (comme d'habitude) avant de prendre une décison grave: elle n'obéirait désormais qu'aux ordres de Lucifer car il était pour elle le seul Chef Suprême. Bien entendu elle n'ignorait pas que Lucifer était incarné quelque part et son absence faisait donc qu'elle était seule maîtresse d'elle-même. Parfait, elle ferait ce que bon lui semblerait et mènerait ses enquêtes sans recevoir de comptes de personne. Ainsi commença l'Aventure d'Ylania chez les Vénitiens. Elle pensa même à écrire un livre, ce qu'elle commença mais ne finit jamais. En cours de route elle avait perdu son ouvrage.

Ce livre, je l'ai retrouvé. Je l'ai lu il y a bien lontemps et il racontait la Enième Vie de l'Orgueil. Je viens ici de vous le résumer très briévement. Cependant, si cette oeuvre inachevée vous enchante, je pourrais toujours vous la prêter...