Venetia in Tenebris
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Venetia in Tenebris

Au Nom du Père, au Nom du Fils, au Nom du Vice : l'Eternel ne saurait pardonner leurs crimes.
 
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 Errance dans les bas-fonds

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Samara Visconti
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Samara Visconti


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MessageSujet: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Lun 24 Mar - 20:47

[premier post]

Il faisait très froid dans la nuit vénitienne mais Samara ne s'en rendait nullement compte. Il y avait quelques années déjà qu'elle ne sentait plus la morsure du temps et peu lui importait que ses bottes de cuir fussent souillées par la boue, chose inévitable dans cette pénombre humide. La jeune femme évoluait dans une ruelle obscure, peuplée peut-être de créatures de la nuit, ces ombres misérables qui se terraient dans les recoins les mieux dissimulés pour mieux y mourir. Elle crut entendre quelques râles d'agonie percer le silence - ou bien était-ce le vent qui se jouait d'elle ? Qu'importait, si la Mort voulait faire son marché à Venise qu'elle le fît, il n'y avait rien à redire contre cela. Les enjeux de cette nouvelle guerre outrepasseraient très certainement un simple trépas. Allez savoir...
Un vent violent s'engouffra dans le boyau ténébreux, rejetant en arrière la capuche violette qui dissimulait les traits de Samara. Elle pesta et la rabattit sur son visage, luttant contre le zéphyr détestable ; ses cheveux dansaient follement autour de sa tête. Elle devait reconnaître que sa chemise à jabot blanche lui paraissait bien légère en ces circonstances. Elle insulta en son for intérieur le vent malgré l'inutilité d'un tel geste : désormais, elle faisait ce que bon lui plaisait et elle avait l'intention d'en profiter au maximum. Plus de père stupide pour lui dicter sa conduite... Plus aucune contrainte, si ce n'était de tuer les incarnations angéliques et démoniaques. En option, retrouver Lacryma et lui faire passer le pire quart-d'heure de sa vie.
Elle ne sentait aucune présence angélique ou démoniaque dans les parages : son travail du jour était fini et ce n'était pas plus mal. Elle avait déjà assassiné une pauvre femme qui avait malencontreusement accueilli une incarnation sous son toit et avait appris des secrets qu'il ne fallait pas divulguer. Que les Anges et Démons pouvaient être inconscients parfois ! Révéler leur identité au grand jour, apprendre aux mortels l'existence d'un monde après la mort, leur parler d'Atziluth... Ils étaient vraiment niais ! Ne pouvaient-ils pas se douter qu'en semant de tels indices derrière eux ils finiraient par se faire avoir et par mourir ? Enfin, du moins, par être renvoyés en Atziluth. Ils étaient bien bêtes. Si d'autres avant eux n'avaient pas agi de telle manière, il n'y aurait jamais eu toutes ces légendes sur le Ciel et la religion aurait suivi son cours, Dieu n'aurait jamais perdu son pouvoir et son emprise sur les hommes - car telle était à coup sûr la raison de son déclin, du moins, dans l'esprit de Samara. Si les humains n'avaient jamais douté de l'Eternel, alors celui-ci aurait conservé sa grandeur de jadis et jamais la Guerre ne se serait produite. Samara manquait d'éléments pour évaluer l'Histoire mais jugeait d'ores et déjà qu'elle se ferait un grand plaisir d'exterminer Samaël si elle avait l'occasion de la croiser.
Elle arriva au lieu prévu du rendez-vous. Il était déjà là, ce cher herboriste qui lui fournissait de quoi confectionner ses potions délétères dans le secret de son antre... Lui-même alchimiste, il lui vendait pour un prix dérisoire des herbes dont il connaissait pourtant la valeur astronomique. Il était un des rares vénitiens à la savoir femme et Samara se demandait en un brin de clairvoyance s'il ne lui portait pas plus d'affection qu'il ne l'aurait dû. Peu importait, il ne serait jamais payé de retour excepté par les quelques pièces qu'elle acceptait de lui donner en échange de belladone et de valériane. Elle se procurait soufre et mercure chez quelques apothicaires plus obscurs et moins agréables que cet homme.
Dès qu'il la vit, il lui sourit.

- Gilgamesh... Toujours aussi ponctuelle. J'ai votre élixir de chrysanthème et de fleurs-épées.

Elle se contenta de hocher la tête et de tendre une main gantée de cuir noir au jeune homme. Avec un soupir, il lui donna une petite fiole remplie d'un liquide translucide avant d'annoncer un prix. Elle décrocha une escarcelle de sa ceinture et déposa prestement quelques pièces dans la main de l'herboriste avant de ranger le flacon dans la bourse et de la raccrocher à son côté. La transaction s'était faite très rapidement, quelques secondes à peine avaient suffi à l'échange, comme toujours : Samara se faisait une obligation de rester extrêmement discrète dans tout ce qu'elle faisait et de garder le silence dans ces échanges. Sa capuche dissimulait son visage entièrement, à l'exception de ses lèvres qui s'autorisèrent un sourire factice à l'adresse du jeune homme. Elle prit congé d'un signe de la main et s'engouffra dans une ruelle adjacente.
Soudain, elle sentit une présence derrière elle et fit un instant mine de ne pas l'avoir remarquée. Elle se tenait cependant sur ses gardes, car qui savait ce qui pouvait traîner dans ces endroits détestables...
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Manuelo Di Napoli
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Dim 30 Mar - 21:24

A la suite de Samara un grand homme aux cheveux blanc était entré chez l'apothicaire. Il avait lui aussi une grande cape mais blanche et souillée de parts et d'autres de tâches dont il ne vaudrait mieux pas connaître la nature. Il n'écoutait pas les commandes de la jeune femme, d'ailleurs il n'entendrait pas. Absorbé dans ses pensées il était occupé à regarder intrigué des bocaux emplis d'embryons de rats ou encore de chats. Il fit un sourire satisfait: pas de pauvre petit canari innocent noyé dans le formol inhospitalier. Bientôt Gilgamesh quitta les lieux et Manuelo s'approcha de l'apothicaire et lui adressa un charmant sourire. Depuis peu, le Vertu avait eu comme idée de faire des dessous parfumés, une ligne totalement inédite qui, il l'espérait, ferait sensation sur le marché vénitien. Il fallait dire qu'il n'y avait pas de raison pour que l'affaire ne soit pas un succès car une femme des bas-fonds si elle n'avait pas le mérite de sentir la rose n'attirerait en aucun cas les mâles des beaux quartiers. Seulement, pour cette merveilleuse invention il fallait absolument au fripier quelques essences de fleur et il allait tard dans le négoce afin que personne avant lui ne vole l'idée des dessous attirants.

-Vous n'êtes pas sans savoir, monsieur Di Napoli, que ce produit est très onéreux ?

Manuelo sans répondre jeta une grosse pièce d'or sur l'apothicaire. Ce dernier se mit à rire. Evidemment il plaisantait car savait pertinament que les affaires du Vertu étaient très florissantes.

-Surtout, ne dis à personne que je suis venu acheter ceci, c'est un secret et je pense pouvoir te faire confiance ?

L'apothicaire mit son index sur sa bouche avec un air très sérieux en signe de promesse de silence et continua ses affaires non sans avoir familièrement salué le Vertu. Ce dernier heureux de son acquisition décida de fêter seul sa victoire imminente et pensa s'acheter une bonne bouteille de gnole qu'il se viderait seul au fond de son négoce. Il marchait ainsi heureux, le nez en l'air, tout en reniflant les saletés des bas-fonds et imagineant un halo de rose subtile et agréable dans ces relents impitoyables et agressifs. Devant lui marchait une forme sous un capuchon, et quand même ce capuchon laissa passer des fils d'or témoins d'une cheveulure magnifique Manuelo ne s'en rendit pas compte. Il pensait avec délice devenir un des hommes les plus riches de Venise, le plus grand même peut-être, grâce à une minuscule bouteille d'essence de rose qu'il diluerait dans de l'alcool incolore. Plus tard, on demanderait ses services dans l'Europe entière et les dessous français dans chaque coin de rue sentiraient la dentelle made in Manuelo. Maintenant, il faudrait trouver un nom à sa nouvelle invention... Peut-être "Sensualito" ? D'après tout, ce seraient les câtins qui en premier lieu testeraient cette invention et le nom leur siérait à ravir !
Une fille de joie justement se tenait appuyée sur un mur et faisait des jeux de langue assez osés à tout ce qui passait devant elle. Elle était très belle, quoique d'une vulgarité sans nom... *Encore une novice* pensa amèrement le Vertu et il haussa les épaules avant de replonger dans ses rêveries agréables. Sans s'en apercevoir il passa la vinerie le sourire béat toujours aux lèvres quand la câtin s'approcha de la forme encapuchonnée.

-Salut chéri, te cache pas, chuis sûre qu't'en as une bonne, toi !

Manuelo dépassa l'heureux élu et sa poule non sans jeter un oeil à l'élu et constata avec étonnement que ce dernier s'avérait être une femme. Amusé il attendit une quelconque réaction de la câtin.
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Samara Visconti
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Dim 6 Avr - 19:34

Pressée de rentrer dans sa demeure au fin fond du ghetto, fatiguée de tous ces gens autour d'elle, Samara pressa légèrement le pas. Elle avait terriblement hâte de retrouver sa demeure et de commencer son opération alchimique : elle pensait avoir trouvé un élixir fort efficace dans l'anéantissement de ces créatures qui s'octroyaient le droit d'évoluer sur Terre sans y être nés. Il lui avait fallu plusieurs années de recherche dans les bibliothèques les plus obscures du monde entier avant de parvenir enfin à cette formule qu'elle avait hâte de mettre au point. Tout était d'une remarquable complexité et elle ne doutait pas d'avoir besoin de longs jours avant de parvenir à finaliser sa potion, toutefois elle ne perdait pas espoir et un mince sourire éclaira ses lèvres alors qu'elle songeait, le coeur battant, à sa victoire prochaine.
La quête du manuscrit qui lui avait livré la formule avait en elle-même été extrêmement difficile et Samara n'en était pas ressortie indemne. Elle avait dû voyager jusqu'à Alexandrie pour se procurer cet ouvrage éminemment ancien. Une fois arrivée dans l'ancienne ville égyptienne, elle s'était mise en quête de l'emplacement de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie détruite bien longtemps auparavant - sans que l'on sût comment - de nuit, dissimulée à la vue de tous. Elle avait sa petite hypothèse quant à la destruction de l'édifice et si certains historiens l'attribuaient aux conséquences de la guerre arabe ou de la guerre civile entre César et Pompée, Samara restait intimement persuadée que l'anéantissement de cette bâtisse avait une cause surnaturelle. Quelqu'un voulait cacher l'un des ouvrages que contenait l'antique bibliothèque.
Sur les anciennes ruines avait été bâtie un nouveau bâtiment rassemblant les mêmes fonctions dans lequel Samara s'était immiscée, elle avait trouvé l'emplacement d'une crypte dont elle connaissait l'existence sans trop savoir comment - uniquement depuis ce jour du châtiment... Qui n'en avait pas été un, somme toute. Elle avait descendu des escaliers pendant des heures, ayant l'impression de rejoindre le centre de la terre et plusieurs fois le frisson de la peur avait caressé son échine. Arrivée dans les profondeurs de ce monde, elle avait rencontré une Horreur sur laquelle je ne mettrais aucun mot de peur de heurter des âmes encore trop fragiles malgré des millénaires d'existence, elle avait vu l'essence même de tout ce que cette éternité contient de plus atroce. Des mythes anciens avaient pris forme sous leur aspect le plus hideux, des cauchemars enfantins avaient trouvé leur réalité mais finalement elle avait combattu ces ennemis immatériels et découvert un ouvrage qui avait survécu à destruction.
Une véritable bible, atroce mais magnifique... Une oeuvre extrêmement rare écrite par un arabe fou bien longtemps auparavant contenant des secrets immondes : le Necronomicon(*). Elle avait déchiffré les caractères anciens et lorsqu'elle avait revu la surface, trois jours s'étaient écoulés - pourtant, elle était heureuse.
De retour chez elle, elle avait passé des nuits blanches à étudier l'ouvrage et ce soir-là, elle avait enfin réussi à décrypter cette formule dans son intégralité, à en connaître toutes les subtilités. Les blessures qu'elle portait aujourd'hui sur tout le corps et ses traits tirés par le manque de sommeil ne seraient pas des séquelles vaines : elle découvrirait le moyen de mener à bien sa tâche et peut-être d'accomplir ce mystérieux dessein qui sommeillait en elle et dont elle n'avait pas encore parfaitement conscience. Le triomphe viendrait bientôt.
Plongée dans ses pensées, elle revint dans la réalité lorsque la voix vulgaire d'une prostituée l'interpella. Etonnée, elle se tourna vers cette créature des faubourgs à l'allure fade et glauque et la toisa sans trop comprendre avant de se souvenir de sa vêture masculine et de son aspect qu'elle avait rendu le plus mâle possible. Elle haussa les sourcils et adressa à cette pauvre fille un regard hautain avant de la détailler de haut en bas.

- Guéris la vérole qui t'infecte, vêtis-toi plus gracieusement, acquiers une once de charme et nourris-toi convenablement, après cela tu auras peut-être une chance de gagner ta pitance.

Sur ces mots secs, elle se détourna et reprit chemin un instant. Elle se rendit compte trop tard qu'elle avait oublié de modifier sa voix et se retourna au bout de quelques pas pour voir une catin éberluée lui faire face, les yeux écarquillés. Elle siffla entre ses dents et lui lança une pièce d'argent avant de reprendre son chemin. Elle croisa alors le regard éthéré d'une créature dont l'aura lui était familière... Un ange.
Aussitôt, ses yeux se plissèrent et elle se mit sur ses gardes. Elle devait le tuer, seule la présence d'un témoin l'empêchait d'agir...

- On fait décidément de drôles de rencontre à Venise, murmura-t-elle en sachant très bien qu'il l'entendrait.

(*) Petite référence à mon Lovecraft chéri d'amour...


Dernière édition par Samara Visconti le Dim 6 Avr - 21:50, édité 1 fois
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Manuelo Di Napoli
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Dim 6 Avr - 21:49

Manuelo regarda la scène avec amusement et se décida de reprendre son chemin quand la voix de Samara parvint à ses oreilles. Elle n'avait pas l'air de connaître l'humour et à son visage fatigué le Vertu se dit que c'était bien normal. Il savait combien la faiblesse pouvait aigrir les êtres, lui-même était souvent aigri mais à cause de la bibine. Il n'avait pas bougé et voulut riposter aux paroles de l'alchimiste quand quelques soutiens-gorges tombèrerent de dessous sa cape et s'étalèrent sur le sol. Manuelo en avait toujours sur lui quand il sortait dans l'espoir d'en vendre à quelques passantes amoureuses de la séduction. Il rougit violemment avant de ramasser sa marchandise. Maladroitement il leva la tête vers Samara et fit un sourire gêné:

-Vous en voulez ? C'est pas cher !

Il n'osait imaginer le ridicule de la situation puis de toute façon personne ne lui demandait de l'imaginer. La câtin était partie à ce moment en pleurant, sans même ramasser la pièce. Ses pleurs étaient par ailleurs très insupportables à entendre et qui ne la voit pas croit entendre un âne brâmer. Manuelo eut soudain un élan de pitié, mais en repensant à sa propre situation et à la dame peu commode se dressant devant lui il se demandait si il n'y avait pas plutôt matière à avoir pitié de lui-même. Un rat passa et le Vertu se releva d'un bon avec sa marchandise et reprit son sérieux. En regardant autour de lui il s'aperçut qu'il avait déjà passé la vinerie depuis un petit bout de temps. Fortement embarassé il fit un autre sourire furtif à Samara et posa ses yeux sur le sol. Ainsi il ressemblait à un enfant timide terriblement charmant devant lequel n'importe quelle femme ayant un instinct quelque peu maternel aurait littéralement fondu. Malheureusement vu l'âge de la demoiselle il était peu probable qu'elle soit déjà mère.

-Il est vrai Mademoiselle que nous faisons dans les temps qui courent des rencontres pour le moins curieuses et je suis conscient d'en faire partie, cependant n'est-ce pas la meilleure façon de passer inaperçu ? Vous même vous vous travestissez, avouez donc qu'on ne voit pas quotidiennement des femmes aussi charmantes que vous se réduire au simple état d'homme...

Manuelo brandit ses sous-vêtements avec un grand et fier sourire et les agita dans les airs à la manière d'un lassot. Ces derniers étaient tissés dans la soie la plus fine et avaient des broderies complexes qui devaient avoir pris des heures et des heures de travail acharné.

-Je suis certain que ces dessous sauraient vous faire reprendre goût à la vie, et peut-être même que vous accepteriez d'être mon mannequin ? Je cherche quelqu'un pour tester ma nouvelle création qui sera unique et...

Le Vertu eut soudain une illumination. Mais bien sûr ! Il demanderait à Asphodelle de poser pour lui, il en serait ravi et travailler avec un homme pareil promettait de très bons moments de rires et des souvenirs incroyables ! Fier de lui, Manuelo resta figé, la bouche en biais dans une expression de profonde béatitude. Il se voyait déjà riche dormant tout le jour dans de moelleux coussins de satin brodés. Il commencerait par déménager, puis par faire venir les plus belles femmes d'Europe, puis par fabriquer son parfum personnel qui fera fureur puis... par donner sa part à Asphodelle.
Dépité il rebaissa ses bras et resta dans une mélancolie accablante.
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Samara Visconti
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Ven 11 Avr - 19:45

Elle toisait l'ange, attendant une réponse quelconque à son apostrophe cinglante. Elle espérait à dire vrai qu'il comprendrait rapidement où elle voulait en venir et se dévoilerait, elle n'avait pas vraiment envie de passer le reste de cette si courte nuit à trucider un ange. Peut-être même le laisserait-elle vivre encore un peu si... quelles conditions d'ailleurs pourraient l'aider à survivre ? Samara était si épuisée qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Malheureusement, l'ange face à elle ne put entamer sa réponse, une pile de soutien-gorges tombèrent de sous sa cape, bientôt rejoints par quantité d'autres lorsqu'il se pencha pour les ramasser.
La jeune femme sentit le rouge poindre sur ses joues et écarquilla les yeux, se sentant brusquement redevenue cette Samara qu'elle avait été autrefois. Gênée à l'excès, elle aurait voulu disparaître dans un trou de souris - et pourtant seul l'ange aurait eu à avoir honte de la situation. Le sourire embarrassé de l'homme acheva de la déconcerter, elle lui trouvait l'air innocent malgré l'odieux commerce qu'il paraissait faire. Il n'avait pas l'allure de ces anges qui s'amusaient sur terre à l'encontre des humains. Elle s'en retrouva déconcertée : s'il n'avait rien fait de mal, était-ce dans sa mission de le tuer ? Son "père" lui avait ordonné de tous les assassiner... même lui.
Gêné, l'ange lui demanda si elle voulait de sa marchandise, pour peu d'argent. Elle commença par piquer un fard avant de reprendre un masque de froideur et de répondre d'une voix sarcastique :

- Ai-je l'air d'une de ces femmes de petite vertu, syphillitiques et laides, de celles qui portent de pareils oripeaux ?

Peu lui importait de savoir si les prétendus oripeaux étaient de satin, de dentelle et de broderies. Pour elle il s'agissait bien de haillons, simplement parce que c'étaient des marques de féminité. Comme elle pouvait haïr le concept même de "femme", ces créatures bonnes tout juste à enfanter, incapables de restreindre leurs sentiments et leurs impulsions. La femme était pour Samara si basse et si inférieure qu'elle ne reconnaissait pas sa propre féminité, se considérant comme un homme et parlant parfois d'elle-même au masculin. Son idéal était un idéal de froideur, qui n'éprouvait aucun sentiment et était capable de tuer sans sourciller, qui ne connaissait pas plus l'amour que la jalousie, qui ne brûlait jamais sous le masque de glace. Hors de rares écarts comme celui qui l'avait saisie lorsqu'elle avait vu la pile de sous-vêtements choir, elle avait atteint cet objectif.
Elle le fixa. Il avait une allure de gamin pris sur le fait, les yeux rivés au sol, le sourire gêné, c'était à peine s'il ne tordait pas ses mains dans un geste de détresse. Elle haussa un sourcil. Essayait-il au juste de l'amadouer ? Non, elle ne le pensait pas. D'une part, elle semblait trop jeune pour être mère et avoir un quelconque instinct maternel et d'autre part, il devait se douter qu'elle n'était pas le genre de femme à se laisser attendrir par pareille vision. Elle eut un sifflement réprobateur entre ses dents, puis enfin il daigna lui répondre.
Ainsi donc elle lui paraissait être une aussi curieuse rencontre que lui l'était ? Se doutait-il seulement qu'il ne s'adressait pas vraiment à une humaine, ou du moins, pas à une humaine normale ? Elle se demanda en quoi se travestir était un crime. Le "simple état d'homme" ? Mais l'état d'homme était mille fois plus gratifiant, plus glorieux, plus grand que celui de femme ! Naître de cette race qui enfante était une abomination et Samara aurait cent fois voulu n'avoir pas besoin de se travestir pour être mâle. Elle ne releva pas le compliment... Il pouvait bien dire qu'elle était charmante, ça ne faisait que des points en moins pour lui. Non, elle n'avait vraiment aucun humour.
Lorsqu'il lui suggéra de devenir mannequin pour sa nouvelle ligne de sous-vêtements, elle manqua de faire un arrêt cardiaque et eut un mouvement de recul, les yeux écarquillés. Mais quel abruti d'ange ! On ne produisait donc plus que ça au Paradis ? Atziluth devenait bien pitoyable et Samara secoua la tête, déçue de se retrouver face à un adversaire si médiocre et si étrange à la fois. Non mais vraiment ! Il respirait la naïveté ! La prendre pour une potentielle amatrice de dessous affriolants était l'injure de trop. Elle se contint cependant et lorsqu'elle lui répondit, sa voix était mielleuse et calme :

- Je pense que vous vous trompez de personne si vous recherchez un mannequin. En revanche... oui, je dois dire que l'un comme l'autre nous ne sommes guère des rencontres habituelles. Mais vous plus que moi, assurément. A qui ai-je l'honneur en vérité ?

Elle croisa les doigts pour qu'il comprît qu'elle avait deviné son "secret", si c'en était vraiment un. Elle commençait à se sentir mal à l'aise, sans trop savoir pourquoi... Peut-être était-il trop aux antipodes de ce dont elle avait l'habitude et de ce à quoi on l'avait éduquée.
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Manuelo Di Napoli
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Lun 14 Avr - 17:23

Manuelo s'amusa beaucoup du discours qui fut fait sur les câtins. A vrai dire il n'osait pas imaginer les dessous odieux de la demoiselle hautement dénués de charme et de féminité. Il soupira. *Malheureusement il y a encore de ces jeunes filles vivant psychologiquement au Moyen-Âge qui arpentent de nos jours les rues, pourvu que celle-ci soit un tantinet évoluée et qu'elle porte un minimum de parfum...* pensa le vertu. L'idée que Samara puisse puer le fit frissoner d'horreur et il recula d'un pas avec une mine dégoûtée. Il y avait à Venise beaucoup de travail à faire décidément. Cependant il ne se laissa pas abbatre car la beauté féminine définie par la femme n'avait aucune valeur surtout quand cette dernière se trouvait dégoûtée par elle-même... Peut-être qu'en fin de compte elle avait une odeur tant insuportable qu'elle ne pouvait elle-même la tolérer ?

-La prochaine fois que je vous croiserais je ne manquerais pas d'apporter de grands caleçons bruns, et ce sans la moindre dentelle !

Il fit une légère révérence moqueuse après ces paroles et s'appuya négligemment sur un mur quand la question sur son identité fut posée. Il décida d'entrer dans son jeu et répondit franchement avec une grande ironie:

-Je suis un bienfaiteur envoyé à Venise par hasard pour ramener au Paradis quelques bonne âmes qui un jour peut-être auront l'immense joie de prendre ma place ! Vous voulez essayer ?

Un fou rire prit le Vertu à la gorge et aux larmes. Le vertu imaginait d'ici la tête que ferait Métatron s'il lui ramenait la jeune femme. Bien entendu plus jamais il ne serait envoyé en mission sur Terre et si c'était pour passer son éternité dans l'Aziluth jamais il ne ferait pareille blague... Puis à bien y penser c'était d'un très mauvais goût. Métatron avait dit des personnes aimables et accueillantes douées d'une dose d'humour, malheureusement c'était rare à Venise. Etait-ce pour celà que Manuelo était une rencontre inhabituelle ? Soudainement cette remarque sonna comme un grand compliment aux oreilles du Vertu qui passa sa main dans ses cheveux pour les remettre en arrière toisant l'inconnue de ses grands yeux bleus. Des femmes, il en avait vu passer, de bien plus belles et plus sèches que Samara. Cependant il n'avait jamais vu une femme ne voulant pas en être une. Peut-être qu'au fond elle aimait les femmes bien plus que ce qu'elle l'imaginait dans quel cas il faudrait qu'elle cesse de se repousser elle-même. Cette idée fit sourire Manuelo mais il ne posa pas la question. Il n'était pas psychanaliste et si cette demoiselle avait un souci avec sa personne elle ne devait pas être sans savoir qu'il ne manquait pas de médecins dans la ville.

-Plus sérieusement je suis fripier non loin d'ici mais celà ne vous interessera guère, je n'accueille dans mon négoce que des femmes de petite vertu, syphillitiques et laides.. Je vends aussi un peu de parfum... Si vous en avez l'utilité...

Il ne demanda pas à Samara qui elle était. Au fond celà lui importait très peu. Elle était l'une de ces nombreuses ombres de la rue, une que l'on voit une fois sans être sûr de la voir une seconde et qu'on a sitôt oublié. Toutefois il pensait qu'il était dommage que cette dame s'enferme dans ses idées. Il avait oublié que le manque d'esprit du Moyen-Âge avait contribué à la perte de beaucoup de vies... et d'honneurs.
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Samara Visconti
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Sam 19 Avr - 13:39

Non, Samara ne portait pas de parfum - elle n'en avait pas besoin : elle faisait partie de ces rares personnes qui avaient compris que se laver n'était d'aucun danger et son odeur corporelle était celle d'un savon aux herbes aromatiques qui embaumait l'air doucement. C'était bien la seule marque de féminité chez elle et cela lui valait des railleries lorsqu'elle se présentait en tant que mâle - elle s'en moquait éperdument, comme de bien des choses d'ailleurs. Quant à ses dessous, elle prit le parti de ne pas s'offusquer de la remarque faite par Manuelo. De grands caleçons bruns ? Elle flotterait dedans d'une part et d'autre part, ses dessous lui convenaient tout à fait, elle n'avait pas besoin d'en acheter de nouveaux. Elle esquissa un sourire railleur et lâcha d'une voix moqueuse :

- Tenez-vous tant que cela à voir mes dessous ?

Elle croisa les bras et haussa un sourcil amusé. S'il répondait oui, il écourterait grandement sa durée de vie, s'il répondait non... de même. Elle n'avait pas envie de laisser vivre cette créature stupide et aussi méprisante que méprisable, il n'avait rien à faire sur cette terre - du moins en était-elle convaincue. Elle attendait impatiemment qu'il lui déclinât son identité, afin qu'elle pût jauger de sa puissance potentielle. Elle avait appris au cours des ans la hiérarchie angélique et avait la vanité de croire que le rang dans la hiérarchie reflétait toujours le pouvoir. Elle aurait eu beaucoup plus d'angoisse à l'idée d'affronter un Séraphin qu'à celle de combattre un simple Ange. Toutefois jusqu'ici aucun Séraphin ne lui avait posé problème, ils se tenaient relativement tranquilles - pour l'instant, songeait-elle avec amertume.
Il déclara enfin, après une révérence moqueuse, qu'il était un Vertu envoyé sur Terre par Métatron pour détecter les nouveaux Saints. Elle blêmit. Cela contredisait de beaucoup ses plans : si ce que disait ce misérable était vrai, alors elle ne devait pas le tuer - et elle en toucherait deux mots à l'Ange, car il ne lui avait jamais parlé d'envoyés sur Terre. S'il mentait, alors elle pourrait l'exterminer sans aucun souci, mais... mais il fallait déjà démêler la vérité du mensonge et tuer cet être maintenant pourrait être une grave erreur. Elle n'ignorait pas que le meurtre d'innocents lui était interdit mais ne savait pas non plus s'il fallait compter un envoyé de Métatron comme un innocent. A y bien regarder, cet ange-ci n'avait rien de franchement innocent mais comme on dit l'habit ne fait pas le moine et, qui savait, peut-être était-il moins dévergondé qu'il en avait l'air...
...
Pas très crédible.
Elle contempla le fou rire de Manuelo sans mot dire, les lèvres pincées. Ils n'avaient manifestement pas le même sens de l'humour - si tant est qu'elle eût un quelconque sens de l'humour. Probablement oui : un sens de l'humour bien à elle, qui se jouait toujours des autres et ne savait rire qu'aux dépends d'autrui. Mais tout cela n'était que visage éphémère, bien sûr, qu'un masque apposé par des mains immatérielles. Il était loin le temps de la douce Samara qui recueillait les oiseaux pour les nourrir. Existait-elle encore quelque part dans cette enveloppe glacée ? Au-delà de cette femme qui ne s'acceptait pas elle-même, Visconti était un corps et une âme dissociés et en désaccord.

- Métatron n'a pas besoin de moi en Atziluth, et soyez sans crainte je n'ai rien d'une sainte.

Si elle avait pu lire les pensées de Manuelo Samara aurait sans doute bien ri. Elle, aimer les femmes ? C'était absurde. Elle n'aimait personne, pas même elle-même, mais à choisir elle préférait bien les bras d'un homme, plus chauds et protecteurs que ceux d'une de ces créatures nées uniquement pour enfanter à leur tour. Mais jamais elle n'appartiendrait à un mâle aussi loin que l'éternité pourrait la porter, jamais elle n'irait jusqu'à se renier elle-même pour devenir la cocotte d'un de ces hommes qui pensaient avoir tous les droits.

- Pour ce qui est de votre négoce monsieur je n'en ai pas l'utilité et le savon aux fleurs est mon seul parfum. Cependant il est louable de votre part de désirer rendre les rues de Venise moins puante, penchez-vous d'ailleurs sur votre propre cas.

Ce fut à son tour de rire, non d'un rire tonitruant et incontrôlé mais d'un rire cristallin qui fit retourner quelques passants. Un homme qui riait comme une femme et avec la grâce du beau monde ? Hé bien, la gnôle du soir devait contenir bien des choses étranges. Se grattant la tête, les quelques hommes reprirent leur chemin, étonnés. Samara ouvrit l'escarcelle qui pendait à son côté, en sortit une pièce et la jeta à Manuelo.

- Tiens, pour tes vices, Vertu débauché.

Elle tourna les talons et s'éloigna dans la nuit.

[let's cloturons the topic ^o^]
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Manuelo Di Napoli
Vertu / Fripier pour Catins
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1Jeu 19 Juin - 12:43

-Je ne tiens pas à vous dessous, et encore moins à vos soit disant savons parfumés à l'eau souillée de nos excréments vénitiens. Il est dommage que votre esprit soit aussi pauvre et je préfère de loin la basse vertu aux basses pensées !

Sur ces paroles l'homme vit une cérémonieuse révérence moqueuse. D'un coup de pied il fit basculer la pièce dans l'eau. Il eut soudain une poussée de pitié pour cette pauvre femme qui se sentait obligée de jeter ses pauvres pièces par pure fierté. C'est en sifflant et le coeur léger que le vertu entra dans la cave et salua le vendeur de fin de façon fort singulère.

-Tiens ! Manuelo ! J'ai regardé la scène et je ne cache pas mon hilarité ! Cette femme est l'amusement du quartier figure toi ! Par ici on l'appelle la Grande Offusquée ! Mais viens plutôt par ici ! J'ai reçu ce matin une caisse de vin français qui saura ravir tes papilles !

Manuelo s'approcha de la large caisse et en sortit une bouteille fine où étaient gravés des grains de raisin de façon fort artistique. Il enleva le bouchon avec ses dents et fit couler le liquide rouge dans sa bouche en laissant des vagues envahir ses joues puis ses oreilles. Il s'essuya la bouche du revers de sa manche et secoua la tête avec approbation. C'était véritablement de la bonne piquette...

-Voilà enfin quelque chose de goutu ! Je te prend la caisse...

-Mais, j'ai des commandes dessus ! Protesta énergiquement le vendeur.

Manuelo tapa avec force le dos du vendeur en riant bruyament:

-T'as qu'à leur dire que le bâteau a coulé, ça arrive...

Le vendeur fronça les sourcils.

-Oui, mais avec toi j'ai un bâteau par mois qui coule...

-Justement, ne perdons pas la cadence !

Manuelo finit par sortir quelques heures plus tard de la boutique avec une caisse sous le bras. Une petite fille le regarda passer, étonnée de voir un homme capable de porter seul et avec le sourire une caisse remplie de bouteille. Derrière lui le vendeur chantait, ses joues rouges auraient pu éclairer tout Venise une nuit noire. Soudain, il tituba jusqu'à la tamise où il vomit pendant des heures le surplus d'alcool qu'il avait consommé.
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MessageSujet: Re: Errance dans les bas-fonds   Errance dans les bas-fonds Icon_minitime1

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