Venetia in Tenebris
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Venetia in Tenebris

Au Nom du Père, au Nom du Fils, au Nom du Vice : l'Eternel ne saurait pardonner leurs crimes.
 
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 Samara Visconti, l'Alchimiste

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Samara Visconti
Alchimiste / Grand Exorciste / Humaine (?)
Samara Visconti


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MessageSujet: Samara Visconti, l'Alchimiste   Samara Visconti, l'Alchimiste Icon_minitime1Sam 22 Mar - 0:16

Nom : Visconti
Prénom : Samara
Surnom(s) : appelée Gilgamesh par les Alchimistes, elle se fait nommer Visconti par tous les autres. Elle déteste son prénom.
Âge :
- apparent : 22 ans
- réel : cela ne se demande pas...
Sexe : femme, mais se fait passer pour un homme
Race : humaine (?)
Rang, emploi ou fonction : Elle se fait passer un jeune homme très propre sur lui en quête d'une épouse mais est en réalité une alchimiste n'appartenant pas à la Maschera et donc traquée par eux. De plus, elle remplit la fonction de Grand Exorciste... de quoi s'agit-il en réalité ? ceci est son secret...
Blason, couleurs, emblème : sa couleur est le violet, son emblème l'améthyste.

Physique :
Les demoiselles solitaires dans les rues sombres
Avec le Diable ont fait un pari
Laissez-les jouer avec leur vie
Et s'épanouir dans la pénombre...

Une voix de velours qui chante les tourments de ces pauvres filles que l'on retrouve égorgées et vidées de leur sang dans les ruelles s'élève tranquillement. Une voix de femme ? d'homme ? Allez savoir... Dans la nuit tous les chats sont gris.
Un passant sous une longue cape violette, gracieux comme un félin, fredonne cette lugubre chansonnette en marchant dans cette rue obscure... ses bottes de cuir ne prennent pas même la peine d'éviter les flaques. Des flaques... rouges ? Non. Vous n'avez rien vu. Vous n'avez pas vu le poignard qui disparaît dans sa manche, ni le mouchoir en dentelle qui essuie ses longs doigts fins. Vous n'avez rien vu, si vous ne voulez pas mourir.
Ele ele namumeilin
Dieu, pardonne-moi mes péchés
Le sang de l'agneau blanc sacrifié
Ele ele namumeilin

La capuche de la cape est ôtée par une bourrasque de vent... Une odeur de fleurs - celles qui endorment et tuent l'innocente rosière - se répand dans les airs tandis qu'une longue chevelure d'un blond pâle aux nuances rosées danse au gré de l'aquilon délicat. Ce jeune homme a des allures de fille, avec sa peau diaphane et satinée, ses traits réguliers et fins ; il n'est pas grand et très frêle... Cet homme a du sang sur les mains, oui, mais chut, vous ne savez rien. Cet homme s'appelle Samara Visconti. Cet homme est une femme.
Furtive comme une ombre, elle s'engouffre dans un boyau obscur. Les brigands de ce quartier la connaissent bien et la laissent en paix, depuis qu'elle a manqué de les tuer avec la plus grande des cruautés ; ils ont même un temps rapporté une partie de leur butin à sa demeure. Elle leur a sèchement fait comprendre que ce n'était pas nécessaire, ils ont immédiatement cessé et ne s'attaquent jamais à elle lorsqu'elle passe dans "leur" ruelle. Il s'agit toujours d'un ennui de moins pour une demoiselle si charmante... Elle se vêtit peu en femme mais lorsque c'est le cas, elle séduit bien des hommes attirés par son charme étrange, un charme mystérieux, comme si elle n'était pas de ce monde. Il est vrai qu'elle n'est pas une "jolie femme" au sens conventionnel du terme, elle possède un physique hors du commun qu'on oublie rarement, de plus elle dégage une certaine sensualité surréaliste... Est-ce sa gestuelle presque éthérée, ses mouvements félins ? Ses expressions changeantes ? Ou encore ses yeux merveilleux ?
Les yeux de Samara sont deux abîmes couleur améthyste, parcourus de paillettes couleur cuivre et or. Une couleur que nul humain ne possède... Ils ont l'apparence de deux gemmes sertis dans une blanche opale et posés sur un velours noir, qui renforce la puissance de ce regard électrifiant. Est-ce de la magie ? Lorsqu'elle fixe un humain celui-ci est comme frappé par la foudre pendant une fraction de seconde, semble-t-il. Certaines mauvaises langues de jadis ont déclaré qu'elle était une sorcière et que dans ses prunelles démoniaques on pouvait lire les secrets de la mort...
Quoi qu'il en soit, il ne fait pas bon croiser cette charmante poupée dans un coin obscur.

Psychologie :
Pure et chaste, Samara l'est jusque dans son âme. Jamais elle n'a souillé son innocence, préservant celle-ci avec toute la vigueur de son âme, allant jusqu'à tuer lorsqu'on désire la lui voler. Les hommes la courtisent lorsqu'elle se vêtit en femme, à l'inverse les femmes font de même lorsqu'elle apparaît mâle, mais jamais elle ne répond aux avances dont on la gratifie. Sa foi dans le Seigneur est immense, du moins le prétend-elle, aussi préfère-t-elle rester parfaitement "pure". Femme de coeur plutôt que de corps, elle est totalement dénuée de narcissisme et ne s'aime ni ne se déteste, préférant de loin les livres aux miroirs.
Elle peut paraître froide et distante, puisqu'elle a tendance à se montrer hautaine et à ne jamais cacher son orgueil. Elle ne supporte pas les échecs et a décidé d'atteindre ses buts quel qu'en soit le prix, elle est déterminée à arracher la victoire à coups de dents s'il le faut. Elle travaille dur, fait tout avec acharnement et minutie : elle a horreur du travail mal fait et se moque éperdument de passer des nuits blanches si cela lui permet de terminer ses oeuvres. Passionnée par l'alchimie qu'elle pratique, elle s'y donne corps et âmes avec une ferveur quasi-religieuse. C'est probablement le domaine dans lequel elle est le plus méthodique... Cette précision et cet acharnement lui permettent d'oublier quelques minutes de noirs souvenirs qui n'attendent qu'un peu de relâchement pour l'envahir.
Très nostalgique, elle s'abîme bien souvent à des rêves magiques qui lui arrachent des sourires mélancoliques. Ses nuits sont hantées par les souvenirs d'une vie désormais sans existence, sans importance, une illusion lointaine qui, parfois, la fait pleurer seule dans sa chambre. Elle ne montre jamais aucun signe de faiblesse, les seuls instants où elle s'abandonne à ses sentiments sont des instants fugaces et solitaires. Elle réfléchit avec son coeur mais ne le montrera jamais, bien souvent elle tente d'effacer ce que lui dictent ses émotions et se réfère à sa raison. Elle est faussement guindée, faussement raisonnable ; beaucoup la disent très rigide et très portée sur l'intellectualité : c'est faux, totalement faux, ce n'est qu'un masque qu'elle arbore pour cacher ses larmes. Elle sourit peu mais sait parler sur tous les sujets - son intelligence et sa culture lui permettent de passer sans mal d'une conversation à une autre -, a des avis sur tout mais jamais n'exprime ce qu'elle pense réellement. La parole n'a pour elle aucune importance, elle ne parle que lorsqu'elle a vraiment quelque chose d'important à dire, sans quoi elle se tait et se contente de regards pour exprimer ses pensées - si cela est nécessaire. Elle a tendance à vouloir cacher ses émotions et son visage qu'elle maîtrise parfaitement dissimule le moindre sentiment à la perfection. Elle s'est en vérité enfermée dans une cage, une cage qui l'empêche peu à peu d'éprouver ce qui fait de ce monde un beau monde : tous les sentiments lui sont devenus inconnus à force de s'y fermer, elle ne ressent plus qu'une éternelle amertume. Elle n'a pourtant pas de regret... Elle n'en a jamais.
Chacun choisit son chemin de vie, estime-t-elle, et n'a pas à se retourner pour se lamenter sur ses peines passées. Elle a le plus profond mépris pour quiconque pleure devant elle ou tente de se faire passer pour une victime ; elle déteste pleurer et voir les gens pleurer. La faiblesse lui inspire une sainte horreur et elle refuse catégoriquement d'avoir besoin d'aide ou de se montrer quelque peu vulnérable, lorsque cela lui arrive, elle éprouve un dégoût immense envers elle-même pendant une longue période. Elle n'a jamais accepté ni aide ni amour venant de qui que ce fût et sait bien que c'est très égoïste - et alors ? Elle n'a besoin de personne.
Autrefois très généreuse, pleine de compassion envers tout ce qui existe, elle recueillait fréquemment des oiseaux blessés et des chats affamés dans les palais de son enfance. Elle est en réalité une enfant que l'on a brisée, que l'on a portée à bout de nerfs, avec laquelle on a joué sans scrupule. Elle est désormais cruelle, un assassin méthodique et impitoyable qui ne connaît plus l'aménité et les douceurs de la vie : elle n'a qu'une idée en tête, accomplir son devoir.
Son caractère est très marqué, elle n'aime pas se faire marcher sur les pieds et ses colères sont violentes et dévastatrices. On dit qu'elle a un caractère "de cochon", c'est malheureusement la triste vérité... et elle ne supporte pas de rester avec un bourgeois imbu de lui-même plus de quelques minutes sans lui lancer une pique acerbe. Très solitaire, elle n'aime d'ailleurs guère la compagnie et se dévoile très difficilement.
Rusée, froide, cruelle et méthodique comme un parfait assassin, mais en même temps très seule...
Elle sait qu'elle a créé sa propre prison, mais n'a plus le choix. Vous savez cela : ne courrez pas le risque de la croiser en pleine nuit si elle a décidé de vous tuer...


Arme(s) : Elle possède un athamée consacré ainsi que de nombreux instruments alchimiques. Elle détient également une épée qui lui a été confiée par Métatron mais qui n'apparaît que dans de très rares instants.
Pouvoirs : Il semblerait qu'en plus des talents que lui confère l'alchimie, elle puisse faire appel aux morts. Et ce titre de Grand Exorciste laisse supposer qu'elle est capable de voir les incarnés et de chasser l'esprit qui les habite...
Signe particulier : elle peut voir dans la nuit
Ce que vous avez sur vous : Elle garde toujours une longue cape améthyste, fluide, par-dessous laquelle elle passe des vêtements d'homme le plus souvent.
Ce que vous savez des autres personnages :
- Traquée par la Maschera
- En relation avec Métatron, semblerait-il...
- Connaît la réputation de Lacryma et n'aimerait pas le rencontrer.
- Se méfie grandement d'Ylania von Holleinstein.
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Samara Visconti
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MessageSujet: Re: Samara Visconti, l'Alchimiste   Samara Visconti, l'Alchimiste Icon_minitime1Dim 23 Mar - 18:50

Histoire :
"Pardonnez-moi mon père... Car j'ai péché."
Agenouillée dans le confessionnal, la jeune fille pleurait presque, secouée de tremblements. Elle savait bien que le châtiment serait à la hauteur de l'erreur, comme toujours... Et comme toujours, elle affronterait la colère céleste sans un cri, sans un mot, car c'est ainsi que sont les envoyés de Dieu sur cette terre. Elle leva les yeux vers le plafond du confessionnal, des yeux d'un bleu azur, calme et limpide. Ses espoirs avaient été brisés ce jour-là, il n'y avait plus rien qui valût la peine d'exister encore. Peu importait ce qu'on déciderait pour elle, désormais, et peu importait qu'elle devînt ce que son destin avait toujours voulu.
- Tu as péché, oui. Tu as tué un humain, un simple humain... Tu connais le prix, n'est-ce pas, Samara Visconti ?
Elle acquiesça silencieusement de la tête. Tout cela n'avait aucun sens, mais elle le savait, elle devait payer... Car c'est ainsi que tout avait toujours fonctionné.
- Es-tu prête à recevoir le Jugement Divin ?
Elle hocha de nouveau la tête avant d'enfouir son visage dans ses mains. Tout était fini.

Je me souviens de la moindre petite âme, la moindre petite parcelle de sang que j'ai sur les mains. Au fil des vies, c'est toujours la même chose, une histoire qui se répète dans un bain d'horreur ; c'est là le destin des Elus de Dieu. C'est tellement ironique... cette religion prônant l'amour et la beauté du monde pousse les êtres à se massacrer entre eux, et moi qui suis le Grand Exorciste, j'appartiens à la race des parasites qui tuent autrui pour survivre. Parfois je me demande si Samaël n'avait pas raison en prétendant que les Anges étaient une Lumière gangrénée et que leurs sentiments abolis avaient fait d'eux les pires ordures de cet univers - mais je n'ai pas le droit de juger. Mon rôle sur cette Terre est d'accomplir le travail que l'on m'a confié, ni plus ni moins.
Dans cette vie-ci, la première âme que j'ai prise fut celle de ma mère. Elle était une prostituée vivant dans un sordide cabaret aux relents d'urine et de sueur qui gagnait à peine de quoi vivre en se vendant à des ivrognes. Engrossée par l'un de ses clients et incapable de subvenir aux besoins d'un enfant, elle avait choisi d'accoucher aux portes d'une église et de laisser là sa progéniture, l'abandonnant aux frimas de novembre ou aux mains des prêtres, selon que la chance fût ou non avec sa descendance. Des milliers de femmes faisaient ainsi chaque année, obligées d'abandonner la chair de leur chair à une mort certaine pour sauver leur propre peau - parasite né d'un parasite...
Ma mère se traîna sur le parvis, grelottante sous sa misérable pelisse et hurlant sa douleur. Une traînée de sang coulait sur la neige. Son ventre grossi ne lui permit pas de bouger très longtemps et elle accoucha ainsi, étendue sur les escaliers menant à l'église, baignant dans son propre sang tandis que la Mort venait la prendre - à la seconde même où je vins au monde. Je l'ignorais alors mais ma mère était une sorcière et avait communiqué à plusieurs reprises avec des Anges et des Démons de moindre niveau... Je commençais mon travail à la première heure.
Un nouveau-né abandonné dans la neige, hurlant de toute la force de ses poumons, incapable de voir, de sentir ou de penser aurait certainement succombé en quelques secondes. Le destin voulut que je vécusse encore assez longtemps pour que le prêtre me trouvât et me recueillît dans sa demeure... le destin ou Dieu lui-même. Tout cela me fut raconté par lui, cet homme glacial aux yeux d'argent que j'appelais père, ce prêtre bien peu commun. Il m'éduqua seul dans la grande église froide, comme un mâle, et il m'apprit tout de la vie. A cinq ans j'étais obligée de lire des textes en grec et en latin, il m'inculquait déjà les mathématiques et les rudiments de la chimie. Si je n'accomplissais pas les performances qu'il désirait de moi, je subissais bien des tourments... dans les premières années, il m'infligeait une atroce douleur physique ; j'en porte toujours les séquelles, ces marques sur mon dos... Puis, plus tard, ce fut une souffrance psychologique qui n'eut jamais d'égale.
Je ne me souviens pas avoir jamais quitté l'église. Non que n'en eusse pas eu le droit, simplement je n'en éprouvai ni l'envie ni le besoin, à peine était-ce si je connaissais le monde au-dehors. Ma première excursion eut lieu à mes six ans, un soir que père avait quitté notre demeure et n'était pas revenu à l'heure prévue. La faim me tiraillait et je partis à sa recherche, vêtue simplement de la robe en jute qu'il me faisait porter - la même robe que celle des condamnés à la pendaison... il me l'avait dit à plusieurs reprises : j'étais damnée et il n'y avait aucune autre solution pour moi que la pénitence. J'expiais le péché de ma naissance.
Mes pieds s'enfonçaient dans une neige glaciale mais je n'en sentais pas la morsure, je me perdis bien vite dans la contemplation de cet univers que je ne connaissais pas et qui me paraissait tant hostile que merveilleux. Notre église était perchée en haut d'une colline et en contrebas se trouvait le village, dans lequel je me rendis, me disant que peut-être d'autres gens vivaient là-bas. Je ne remarquais nullement les regards étranges qu'on me lançait, je cherchais Père. Je ramassai au détour d'une rue quelque chose de curieux enfoui sous la neige qu'un marchand avait certainement fait tomber - c'était brillant, je trouvai cela joli et souris en le caressant. Je repris mon chemin, pas étonnée du tout de voir les gens s'écarter avec horreur devant moi. Bien entendu, une enfant coupée du monde ne peut absolument pas savoir l'usage et l'utilité d'une machette...
Je retrouvai mon Père dans une ruelle obscure, en grande discussion avec un être vêtu d'une cape sombre dont je ne pus voir le visage. Lorsqu'ils m'aperçurent, ils restèrent un instant figé et l'homme à la cape se mit à courir dans ma direction, hurlant des mots dans une langue que je ne comprenais pas. Sans savoir les conséquences de mon geste, je le frappai violemment avec ce que j'avais ramassé. Il tomba à mes pieds, mort... Père vint me poser une main sur l'épaule et pour la première fois, m'expliqua la valeur de la vie et le sens de mon crime. Il me fit ressentir combien mon geste était atroce, sans me préciser qui était l'homme que j'avais tué - plus tard, je découvris qu'il était un sorcier, tout comme ma mère.
Je fus de nouveau cloîtrée à l'église, seule et sans âme. Je progressai dans mes études et bien vite l'hébreu et le sanskrit vinrent remplacer le grec et le latin, j'eus quelques bases de thébain. L'alchimie remplaça la chimie, je passai mes journées à surveiller l'athanor et à lire Nicolas Flamel, Paracelse,
Le dialogue entre Marie et Horus ou encore La table d'Emeraude. Chaque jour, je devais m'entraîner à manier l'épée avec un long bâton trop lourd pour une frêle enfant comme moi ; bien vite j'acquis des muscles dignes d'un homme.
Je me souviens d'une croix brisée surplombant la nef de l'église, illuminée parfois par le soleil transperçant les vitraux ternis par les siècles. Je m'entraînais toujours devant, entre deux prières à un Dieu dans lequel je croyais de force, et ce durant de longues journées qui n'avaient aucun but. J'avançais en âge et ne sortais que pour tuer, sans même m'en apercevoir - comme un automate. Dans ces instants, je ne me sentais plus moi-même, je n'avais que vaguement conscience de mon existence propre : la seule chose que je percevais était ce sang qui coulait sur mes mains, jaillissant de plaies béantes que j'avais infligées moi-même. Une flamme curieuse s'était allumée en moi depuis mon premier meurtre et depuis m'embrasait sans espoir de guérison ; mon père ne me disait rien concernant ma situation et se montrait toujours un peu plus impitoyable. A la moindre erreur, il me laissait seule et m'empêchait de m'entraîner, m'obligeant ainsi à ressasser les plus noires et cruelles pensées. J'étais un assassin... Un assassin d'êtres anormaux, certes, mais un assassin. Que m'avaient-ils fait, ces sorciers possédés par des démons mineurs et des choses qui auraient pu être des anges ? Que m'ont-ils fait ?
J'avais treize ans lorsque je vis pour la première fois de ma vie un signe de Dieu - un espoir dans ma misérable existence. Je me tenais devant cette croix brisée, lasse après des heures et des heures d'entraînement, j'attendais de reprendre mon souffle avant de pouvoir continuer. Il faisait incroyablement chaud dans l'église et je suffoquais à moitié, bien vite je me sentis défaillir - je n'avais rien mangé depuis quelques jours ni bu quoi que ce fût. Je m'écroulai au sol sans m'en apercevoir et lorsque je levai les yeux vers la croix, j'aperçus un visage d'une beauté incroyable, auréolé de lumière. Son sourire était merveilleux, plein de douce chaleur, tout son être n'était que splendeur - à l'exception de son regard, terriblement froid, mais je ne m'en préoccupai pas. Il détenait d'immenses ailes albescentes, je compris alors que j'avais vu un ange. Il me parla mais je ne parviens à me souvenir des termes exacts en lesquels il s'exprima.
Je voulus l'implorer de rester mais son aura s'atténua jusqu'à disparaître, je me retrouvai alors dans la pénombre angoissante qui était ma demeure sur cette Terre. En mon coeur était né un curieux sentiment, une envie de farouche revanche envers des êtres que je ne connaissais pas et dont seule l'essence m'était familière. C'était étrange... j'avais l'impression de savoir qui ils étaient sans pour autant comprendre d'où je détenais cette connaissance. Je restai longtemps prostrée sur le sol de l'église avant de m'endormir, plongeant dans un sommeil où je rêvai d'une Guerre qui déchirait les Cieux, menée par un homme aux longs cheveux d'argent - que je connaissais - magnifique et majestueux à la tête des Anges et une femme tout aussi belle, dirigeant les Démons.
Lorsque je m'éveillai, mon père me raconta la légende de Rosiel et Samaël, des Anges Déchus qui avaient voulu aider Samaël et de la Grande Guerre. Il me dit en riant que ce n'était qu'une histoire et que je devais reprendre mon entraînement - je sus cependant qu'il m'avait menti, cette fois-ci. Ce rêve et tout le reste - c'était vrai. J'en avais la certitude - et j'avais la certitude d'avoir connu ce temps.
Six années passèrent sans que je revisse l'Ange qui hantait désormais jusqu'à mes rêves les plus intimes. Je continuais ma vie de parasite, j'en venais parfois à me nourrir de sang sans m'en apercevoir. Plus le temps passait et plus je m'étais étrangère et le jour de mes dix-neuf ans, je tombai dans un état léthargique. Allongée à même le sol de l'église, je ne voyais plus rien sans pour autant fermer les yeux, je restai une année sans boire, ni manger, ni dormir, ni bouger. Et pourtant mon existence était peuplée de rêves bizarres, une grande Tour au milieu des nuages, un sceau curieux, un livre ancien, des Anges, la Géhenne, des milliers de choses que je ne comprenais pas. Parfois, j'avais une brève lueur de conscience durant laquelle je tentais de m'ouvrir les veines - sans succès. Je sentais à mes côtés la présence de mon père qui veillait sur moi, non comme un gardien bienveillant mais comme un cerbère qui ne désirait pas perdre sa proie. Me maintenait-il ainsi ou au contraire voulait-il me sauver ? Je ne le sais et je ne veux pas le savoir.
J'avais vingt ans lorsqu'enfin on me tira de cet état atroce. Une plume sur mon visage me fit ouvrir les yeux... Je revis le visage de l'Ange et voulus l'appeler, enfin j'entendis une voix sortant de ma bouche et je sus que je vivais - que j'étais de nouveau moi. Je pouvais percevoir les larmes de bonheur qui roulaient sur ma peau, un bonheur à l'idée de tout cet espoir qui s'ouvrait pour moi. J'étais vivante ! J'avais parfaitement conscience de moi-même et l'Ange daignait encore illuminer de sa présence mon horrible existence ! Je ne me sentais pas encore coupable d'être un parasite...
Dès que je sortis de ma léthargie, mon père m'habilla en homme et me fit monter à cheval, projetant de m'emmener en pèlerinage je ne sais trop où. Nous parcourûmes de grandes immensités, des plaines dont je ne savais le nom pour enfin arriver dans une ville, plus grande que tout ce que j'avais jamais vu.
"Rome", me dit mon père doucement.
Rome...



Dernière édition par Samara Visconti le Lun 24 Mar - 18:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Samara Visconti, l'Alchimiste   Samara Visconti, l'Alchimiste Icon_minitime1Lun 24 Mar - 18:17

Nous nous installâmes dans une demeure qui n'avait rien à voir avec ce que j'avais connu. C'était grand, spacieux et infiniment plus confortable que le sol froid de l'église ; il y avait une lumière chaude et douce. Je m'endormais chaque soir dans un grand lit moelleux et mangeais à ma faim des mets délicats. Mon père avait quasiment disparu de mon entourage, il revenait très tard alors que j'étais déjà couchée et partait bien avant l'aube pour des destinations que je connaissais pas. J'étais livrée à moi-même et cette situation ne m'aurait pas déplu si je n'avais pas eu très rapidement épuisé tous les livres de la bibliothèque. Un soir, poussée par la curiosité, je sortis dans les rues de Rome - toujours vêtue en homme.
J'errai longuement, m'attardant devant les tavernes éclairées et les vitrines des fripiers, jetant des regards curieux aux mendiants et aux comtesses, découvrant un monde nouveau auquel on ne m'avait pas préparée. J'avais envie de hurler de joie mais en même temps, une certaine peur me tenaillait le ventre : ces étrangers n'allaient-ils pas se jeter sur moi et me tuer ? J'avais presque oublié mon passé, tous ces meurtres qui faisaient de moi un immonde parasite détestable. J'avais oublié que jadis, c'était moi qui m'étais jetée sur d'autres pour les égorger sans raison apparente - juste parce que j'avais senti qu'il le fallait.
Ce fut ce soir-là que la tragédie survint. Mon crime.
Un soûlard sortit en vacillant d'une taverne et se raccrocha à moi. Il rendit toutes ses tripes et commença à arracher ma chemise - sans savoir ce qu'il faisait, il n'était même plus en état. Je pris peur, il me touchait, ce que personne n'avait jamais fait en une vingtaine d'années de vie, chose que j'abhorrais. Je dégainais instinctivement mon poignard et lui tranchai la gorge, éclaboussée par le sang, je courus et m'enfuis à travers les rues. Mes crimes passés me revenaient douloureusement et me tourmentaient de nouveau, j'entendais presque des voix hurler "parasite" dans ma tête, des voix qui auraient très bien pu appartenir à ces alchimistes que j'étudiais. Je m'effondrai en plein milieu d'une rue, le poignard serré dans la main.
Quand je m'éveillai, je vis le regard plein de reproches de mon père. Je le suivis jusqu'à l'église la plus proche et entrai dans le confessionnal... Mon crime ne resterait pas impuni : j'avais tué un humain normal.


"Pardonnez-moi, mon père... Car j'ai péché."
Elle ferma les yeux et réprima un sanglot. On ne lui avait jamais expliqué, mais elle le savait : ce Châtiment qu'elle recevrait serait des plus terribles. Elle sentait bien qu'elle n'allait plus vraiment être elle-même et qu'elle allait devenir ce pour quoi elle avait été créée... Le Grand Exorciste, voilà ce qu'elle deviendrait à part entière, voilà ce qu'elle serait, cet être aliéné à lui-même. Elle sentit un frisson lui parcourir le corps, un grand froid qui la tétanisa. Elle vit alors apparaître devant elle le visage de l'Ange qui lui sourit, radieux, et posa sa main sur son front. Comme foudroyée, elle ne put plus esquisser un seul geste et lorsque l'Ange repartit, elle s'effondra, tombant de nouveau en léthargie. Elle eut juste le temps, avec un léger mot d'excuse, de poignarder son père à travers le grillage.
Elle s'éveilla deux jours plus tard.
Elle quitta le grand lit dans lequel elle était allongée et alla jusqu'à la psyché qui lui permettait chaque matin de se voir. Un sourire à son reflet. A côté d'elle était posée une épée splendide, qu'elle devina être divine - c'était l'Ange qui la lui avait donnée, à n'en pas douter.
Un nouveau sourire.
Une lueur dans ses yeux... violets.


Dernière édition par Samara Visconti le Lun 24 Mar - 18:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Samara Visconti, l'Alchimiste   Samara Visconti, l'Alchimiste Icon_minitime1Lun 24 Mar - 18:35

Acceptée !!!
Bon jeu Samara !
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MessageSujet: Re: Samara Visconti, l'Alchimiste   Samara Visconti, l'Alchimiste Icon_minitime1

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